Label né de la décision des Garçons Bouchers de faire un disque, ni chez une major compagnie pourrie, ni dans la démarche un peu trop sectaire du circuit alternatif. Boucherie veut développer des musiques difficiles à diffuser, sans restriction de style et en tentant d'atteindre toutes les oreilles, quels que soient leurs blocages ou habitudes.

Les Garçons Bouchers correspondent dès le départ fort bien à ce mélange qui dépasse le circuit punk en osant, par exemple, l'accordéon en plus de la guitare saturée et aussi des chansons de Piaf. Boucherie se déclare au départ en société civile à 2000 F (riquiqui). Elle choisit ce statut de société, et non d'association, pour se donner les moyens de battre le système show-biznessien qu'il faut affronter sur son propre terrain et ne pas rester en parallèle en fermant sa gueule.

Contrairement aux autres labels alternatifs de l'époque (et qui s'y mettront pourtant plus tard), nous déclarons, dès le départ, les groupes à la SACEM, nous sonnons à toutes les portes de la presse, des radios, des télés qui touchent des gens divers qu'il ne faut pas mépriser. Et avec "La Bière", nous produisons le 1er clip du circuit rock marginal.

Boucherie trouve rapidement ses bases et se bat bec et ongles, change 7 fois de distributeur, déménage 3 fois, crée 4 sous-labels différents, tente d'aider les petits disquaires avec l'opération "Les Bouchers-disquaires pilotes", crée sa propre boîte d'éditions, Charcuterie Editions (comme l'ont fait tous les labels indépendants anglais dès les années 60), son journal, "L'Echo des Côtelettes", un circuit de vente par correspondance pouvant atteindre pleins d'oreilles souvent loin des grosses boutiques, un circuit de diffusion et d'infos sur internet : "NetBeat", un travail de fond sur le marché international, plein d'efficacité, plein de bêtises, de gaffes et de réussites... Boucherie est un des rares labels indépendants de ce type à rester vivant et créateur, sans prise de parts de biznesseurs extérieurs comme certains faux major, sans changement de discours et de démarche depuis 12 ans. Na, na nèreuh, pourvu qu'ça dure, Arthur...